Loi Pacte : simplification, innovation et recrutement, le cocktail gagnant ?

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La loi Pacte, adoptée en 2019, a été conçue pour transformer en profondeur l’économie française en favorisant la croissance des entreprises. Ce texte introduit près de 70 mesures destinées à simplifier la vie des entreprises, à encourager l’innovation, et à rendre l’économie plus inclusive et durable. Quelques années après sa mise en œuvre, voici un zoom sur les principales réformes et leur impact sur les entreprises et le recrutement.

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Les 5 mesures principales de la loi Pacte

Les TPE et PME sont confrontées à de nombreuses contraintes administratives et financières appliquées lorsqu’elles atteignent un nombre de salariés définis. Depuis la loi Pacte, au-delà de 20 collaborateurs, le seuil est tout simplement supprimé. Quant au seuil qui impose aux entreprises de plus de 200 salariés de créer un local syndical, ou encore de communiquer les hauts salaires aux actionnaires, il est repoussé à 250 salariés.

Enfin, certaines cotisations (comme le 1% logement par exemple) sont supprimées dans le but de réaliser des économies estimées à près de 500 millions d’euros par Bercy.

La simplification de la création d’entreprise grâce à la loi Pacte

A l’époque, lorsqu’un artisan souhaitait créer sa société, il devait suivre un stage obligatoire dont le coût s’élève à 250 €. Depuis 2019, le gouvernement l’a rendu facultatif. En revanche, une qualification du type CAP est toujours exigée pour y prétendre. Les frais de publication d’annonce légale, ou de changement de statut, ont également été diminués.

Quant à la certification des comptes par un commissaire aux comptes, qui était obligatoire à partir de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, ne l’est qu’à partir de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ainsi, une PME doit payer 5 500 euros par an pour obtenir la certification.

Pour rendre toujours plus simples les démarches administratives des entrepreneurs, un guichet unique électronique a été mis en place pour remplacer les sept interlocuteurs existants (Tribunal de commerce, chambre des métiers…). De plus, un registre général et dématérialisé des entreprises a vu le jour. Le coût de ses démarches est passé de 1 000 à 250 € et les délais ont considérablement été réduits, passant d’un mois à une semaine.

Grâce à la loi Pacte, les entrepreneurs bénéficient de formalités simplifiées non négligeables qui devraient les convaincre de se lancer… et pourquoi pas de recruter du personnel.

La réforme des procédures de liquidations judiciaires

Pour faciliter les démarches administratives liées à une liquidation judiciaire, la loi Pacte les a simplifiées. Mais attention, seules les sociétés de moins de cinq salariés et au chiffre d’affaires inférieur à 750 000 € par an sont concernées par cette réforme. Quant aux entreprises n’ayant qu’un seul salarié et ne faisant que 300 000 € de chiffre d’affaires, le délai de la procédure sera de 9 mois maximum.

Enfin, une procédure de rétablissement professionnel a été appliquée afin d’effacer les dettes des entreprises sans salarié et donc, par la même occasion, d’accorder une seconde chance aux entrepreneurs ayant échoué une première fois dans leur projet.

Des mesures pour équilibrer les salaires entre les femmes et les hommes

Parmi les nombreuses mesures proposées par cette loi, l’une d’entre elles fait débat depuis très longtemps, et concerne tous les secteurs d’activité. Il s’agit de la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes qui occupent un poste identique et ont les mêmes qualifications.

Les entreprises sont invitées à communiquer sur les salaires versés à leurs employés. En cas de non-respect de la future mesure, les sociétés pourraient se voir infliger des amendes importantes.

La loi Pacte est-elle une bonne nouvelle pour les employeurs et le recrutement ?

Le gouvernement a estimé que la loi Pacte allait générer la création de « dizaines de milliers d’emplois au-delà de 2025 ». En effet, avec toutes ces réformes qui semblent plutôt positives pour les employeurs, les entreprises pourraient être tentées de recruter de nouveaux candidats. Les TPE et PME doivent continuer à attirer des candidatures de tout profils pour répondre à leurs besoins de développement.

Une nouvelle définition pour le terme “entreprise”

Dans le Code civil français, l’article 1833 définit une entreprise de la façon suivante : « toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l’intérêt de l’associé ». La définition n’a pas été actualisée depuis de nombreuses années et elle semble ne plus correspondre aux attentes du Gouvernement français. La loi a donc reformulé ce terme afin de rappeler qu’une entreprise a “un rôle social et environnemental” à jouer dans l’économie.

Les employeurs devront-ils verser des primes d’intéressement et de participation dans le cadre de la loi Pacte ?

De nouvelles dispositions sont entrées en vigueur concernant les primes d’intéressement et de participation versées par les petites entreprises. En effet, le gouvernement a supprimé le forfait social appliqué sur l’épargne salariale ainsi que l’abandon de la taxe imposée à l’intéressement pour les sociétés de moins de 50 salariés. Enfin, la taxe sur la participation n’est plus appliquée pour les entreprises dont les effectifs sont compris entre 0 et 250 salariés.

La facilitation du dépôt de brevet et de la déclaration auprès de l’INPI

Toujours dans l’objectif de simplifier les démarches des entrepreneurs, une procédure de demande de brevet provisoire sera mise en place. Il sera valable un an, afin de laisser le temps aux entreprises de se protéger le temps de développer le produit ou service déposé. En ce qui concerne les brevets plus classiques qui durent aujourd’hui 6 ans, ils seront portés à 10 ans. D’autre part, la déclaration auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) deviendra plus rapide et moins chère, grâce à un processus simplifié.

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